L'Epaisse canicule qui est tombée, comme une chape de plomb, sur la région narbonnaise, n'a pas permis à la Foire à la Brocante de percevoir la "valeur ajoutée" constituée par l'ouverture de la bourse d'échange de pièces et d'éléments de véhicules anciens, inauguré hier matin, dans la salle des fêtes du Palais du travail et dans les jardins environnant le bâtiment. Dans l'immédiat, tout au moins, car il ne fait
aucun doute que cette manifestation jumelle et pour le moins inédite, dans notre cité, aura des effets induits extrêmement favorables, d'une manière ou d'une autre.
Premières retombées
En fin d'après-midi, avant le tirage de la tombola, on pouvait tout au long du boulevard Maréchal Joffre et autour de la place Voltaire, en mesurer les premières retombées. Celles-ci devraient atteindre leur paroxysme, ce matin à 10 h 30 avec la spectaculaire et insolite vente aux enchères de voitures anciennes, sous la présidence de Me Laudet, commissaire-priseur, au cœur même de la foire à la brocante. Dire que pour un coup d'essai, la manifestation mise sur... roues, par la dynamique association septimanienne "La Traction d'Occitanie" fut un coup de maître, serait sans doute excessif. Elle n'en a pas moins suscité un intérêt assez vif et qui l'eût été bien plus encore, sans ce coup de chaleur qui fit le bonheur des plagiste et des commerçants littoraux. La salle des fêtes du Palais du Travail était transformée hier (et aujourd'hui encore) en vaste présentoir de pièces de véhicules anciens: tractions avant, P4, Rosengart, jaquars superves, Bugatti, Hispano-Suiza, Talbot, Delage, Dedion-bouton, Salmson, etc....
Charme désuet et merveilleux
Depuis les pneumatiques d'époque, aux rétroviseurs résolument "rétro" et pour cause il y en avait pour tous les goûts; paliers, pistons, phares, têtes d'allumage, récepteurs de jauge, boulons, vis platinées, etc... Et à côté de ces gammes impressionnantes de rouages essentiels d'une automobile, on trouvait des revues du début du siècles, ou de l'entre-deux guerres, une véritable panoplie de "Dinky-Toys" et de voitures à pédales d'autrefois, des bielles, des pistons, des soupapes de 5 CV ou de C4, des publicités au terrible charme désuet et évoquant les balbutiements de l'émancipation féminine. "Elles se voient toute au volant d'une 301 Peugeot à roues avant indépendantes" portait en légende la photo d'une dame élégante au volant d'un de ces véhicules qui fait rêver.. Un petit monde ravissant, étonnant, où le merveilleux et l'insolite se côtoient, et semblent en mesure de séduire non seulement les amateurs mais encore les simples curieux, qui s'intéressent tant soit peu à la voiture et à sa déjà longue histoire.
Exposition exceptionnelle
Vraiment, et ce n'est pas un "fana" de la bagnole qui le soutient, il faut aller faire un tour à cette exposition exceptionnelle (elle ne le sera plus l'an prochain, évidemment) avant qu'il ne soit trop tard... Une quinzaine de brocanteurs, collectionneurs, récupérateurs, professionnels ou amateurs, accourus de la région lyonnaise, de Valence, de Bourg-en-Bresse, de Lourdes, d'Agen et d'ailleurs vous y attendent, les bras ouverts. L'idée de ce jumelage, quels qu'en soient les résultats tangibles, au terme de cette "première" est une réussite et mérite d'être reprise l'an prochain et si possible, développée. Il portera ses fruits, vraisemblablement, tout à l'heure, sur le coup de 10 h 30, avec la vente aux enchères de ces magnifiques voitures de naguère et de jadis, qu'on a pu reluquer amoureusement, hier, au Palais du Travail, histoire de se mettre en appétit... Cette exposition de voitures anciennes et cette vaste bourse-échange n'ont nullement porté ombrage à la manifestation principale, vous avez compris, la Foire à la Brocante, qui en fait d'ombrage, aurait souhaité un regain d'ombre... Hier matin, à l'heure apéritive, les responsables du comité d'animation "Voltaire" ont procédé au classique tirage du concours destiné à récompenser les trois brocanteurs venant des régions les plus éloignées en leur octroyant leur poids en vin. Cette année-ci, les organisateurs ont mis hors concours, M. Claude Marchais, de Metz qui gagne à tous les coups depuis quelques années. M. Marchais, beau joueur, n'a pas hurlé : "C'est un scandale", au contraire, il a applaudi au succès de ses collègues parisiens et nantais qui lui ont succédé.
Brocanteurs heureux
La palme est revenue en effet à MM. André Rousseaux, de Paris et Jean Darchis, de Rézéles-Nantes, qui ont hérité chacun de 72 bonnes bouteilles de vin des Corbières, Fitou, Minervois et Clape, puisqu'aussi bien, ils accusèrent l'un et l'autre 72 Kg sur la bascule. C'est là où l'on peut regretter un brin les kilos excédentaires que l'on a perdus trop vite ! Le troisième prix a été décerné a Mme Maria Fernandez d'Orsay, qui a reçu, pour sa part, 56 bouteilles. Elle a dit qu'elle ferait mieux la prochaine fois... Des brocanteurs heureux ou qui avaient une raison supplémentaire de l'être. Le tirage de la tombola gratuite, quelques heures plus tard, vers 18 h 00 devait être encore plus suivi, car elle s'adressait aux acheteurs et aux visiteurs de la manifestation et le comité d'animation Voltaire ne s'était pas moqué des lauréats, puisqu'on trouvait des voyages au long cours à côté d'innombrables autres lots.... Mais répétons-le, la conclusion dominicale de cette double manifestation devrait drainer sur le boulevard Joffre et sur tout l'avenue Karl Marx, théâtre de superbes et originales enchères, la foule des grands jours et ceci quelles que soient les conditions météorologiques... Nous comprendrions mal en effet, que le temps puisse faire quelque chose à l'affaire en l'occurrence !